Evaluation de la performance sociale/impact social/utilité sociale

Si les performances financières d’une entreprise disposent d’outils éprouvés, indispensables auprès des financeurs, qu’en est-il de leurs performances sociales ? Certains financeurs s’interrogent d’ailleurs sur la plus-value sociale de leurs investissements. C’est ainsi que de nombreux indices socialement responsables apparaissent chaque année.

Dans le cas des Institutions de Microfinance (IMF), dont la vocation première est la lutte cotre la pauvreté et l’exclusion sociale, la mesure de la performance sociale semblait inhérente à leur mission. Cependant, la question se pose de leur efficacité dans cette lutte et de l’adéquation des services financiers qu’elles proposent. Des indicateurs de performance sociale s’avèrent cruciaux à une époque où les IMF sont l’objet de nombreuses problèmes (impayés, faillites, désaffection massive des clients, etc.) et de critiques. En cherchant à rentabiliser l’accès des populations défavorisées aux services financiers de base (épargne et crédit) par l’application de techniques et règles de plus en plus proches de la finance commerciale, la microfinance ne risque-t-elle pas d’apparaître comme un segment du marché de la finance internationale ciblant les plus démuni.es ?

Dans le cas de la finance solidaire, en particulier, qui considère le microcrédit et l’épargne comme un des outils au service du développement humain et sociétal, le renforcement du lien social, l’adaptation aux contextes ou milieux où elle se développe, la structuration d’un capital social et la recherche d’autonomie pour ses clients sont les éléments constitutifs de son activité. Il s’est alors avéré nécessaire de construire des indicateurs qui permettent de distinguer et valoriser le travail effectif de la finance solidaire, de traduire dans la pratique sa mission sociale.

Elargi à d’autres secteurs de l’activité économique, la performance sociale se situe au confluent du questionnement sur la richesse à un niveau macro et de la responsabilité sociale au niveau de l’entreprise.

La démarche utilité sociale par exemple vise à traquer toutes les formes de la valeur qui ne se manifestent pas spontanément au premier plan de l’activité productive des entreprises, ce qui échappe à la valorisation économique et au calcul économique.

La notion d’impact social (très utilisée) se distingue par rapport à celle d’utilité sociale car elle considère les résultats comme les impacts d’une activité indépendamment des intentions et valeurs de ses responsables, de la finalité, des modes de gouvernance et du statut de l’organisation qui les met en œuvre (extrait de la définition du Glossaire DEVISUS. Définitions de l’évaluation utilité/impact social.).

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