L’économie sociale et solidaire, clé pour l’avenir du Québec

Summary :

Contrairement à la logique dominante, qui repose sur la rentabilité du capital, la logique solidaire dépend, comme le nom le dit, sur la solidarité entre les humains. Pour les fins du présent chapitre, nous utiliserons le concept d’économie sociale comme désignant les activités de production ou de services organisées sous forme collective, habituellement sous la forme légale de coopérative ou d’organisme à but non-lucratif (OBNL). Nous utiliserons l’expression « économie solidaire » ou encore « économie sociale solidaire » au sens d’un projet de société global, voire même une alternative au modèle de développement actuel. Ce n’est plus l’acceptation d’une lente progression de l’économie sociale, mais un accès à la maturité de cette approche, en retournant, peut-être et jusqu’à un certain point, à certaines applications du passé.

Bien que la solidarité soit une caractéristique humaine fondamentale, en général dans la famille, dépasser l’échelle de la famille et des voisins proches nécessite une organisation. Le Québec dispose déjà de réseaux et des organisations qui peuvent être des pierres d’assise pour initier cette phase de construire une économie solidaire, nécessairement écologique. Au niveau national, l’économie sociale est regroupée dans deux grandes structures (avec des structures sectorielles et régionales). Il s’agit du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) et du Chantier de l’économie sociale. La construction d’une économie plus solidaire et dépassant de loin l’envergure acquise par ces deux organisation a besoin d’une économie sociale forte, car les activités dans ce secteur reposent avant tout sur la propriété collective et des membres qui se mettent ensemble pour entreprendre des activités économique plutôt que de compter sur le rendement du capital.

Les Centres locaux de développement (CLD), les Corporations de développement économique communautaire (CDÉC), les Corporations de développement communautaire (CDC), les Sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC) sont actifs depuis 15-20 ans et la plupart ont des comportements responsables concernant l’économie locale et l’écologie. De plus, il y a l’ensemble des organismes sociaux qui œuvrent dans le domaine de la santé, dans l’éducation populaire, dans l’alphabétisation ainsi que des comités de citoyens un peu partout dans la province, tout comme les conseils régionaux de l’environnement. Le réseau Centraide se préoccupe également de construire une économie plus solidaire.