Une régulation de l’hybridation entre marchand et non marchand : le cas des formes de production de logiciels libres

Résumé :

Les caractéristiques des communautés de production de logiciels libres montrent la persistance des trois types de patrimoines articulés -communs, collectifs ou privés-. A l’origine basée sur une production coopérative non marchande, le succès même du copyleft va provoquer une arrivée massive d’acteurs marchands. Les communautés vont rechercher les moyens de pérenniser leurs valeurs de coopération et de partage du savoir. Deux clés institutionnelles doivent être retenues : l’existence de règles portées par des cadres juridiques et l’existence d’associations. L’économie sociale apparait alors comme un dispositif au coeur de la régulation économique du secteur, car elle met en forme des règles d’articulation du marchand et du non marchand. Nous constatons que le résultat de ces régulations est non seulement la préservation et l’extension du patrimoine commun que constituent les logiciels libres mais aussi le fait qu’elles influent sur l’ensemble du marché des logiciels, libres ou non, en obligeant les acteurs lucratifs à se repositionner et à faire évoluer leurs stratégies pour y intégrer une part de non marchand.