Usines récupérées d’Argentine : des mobilisations ouvrières à dimension locale

Cahier des Amériques Latines n°66

Maxime Quijoux, 2011

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Summary :

Face à l’abandon ou à la fermeture de nombreuses usines dans le pays, l’Argentine connaît depuis une dizaine d’années un élan singulier d’occupation et de récupération d’usines par leurs ouvriers. Cette mobilisation vient tempérer la disparition annoncée par certains auteurs de la classe ouvrière comme protagoniste de luttes. Elle vient aussi compléter certaines théories qui, par le prisme des mobilisations de chômeurs argentins (piqueteros), observent que les luttes sociales se sont déplacées de l’usine au quartier. Elle les complète davantage encore dans la mesure où cette mobilisation ouvrière se distingue par un ancrage local considérable ; loin de répondre à des logiques de classes déterritorialisées par des syndicats ou des partis, cette mobilisation répond à des logiques spécifiques à l’entreprise, dans lesquelles la culture et les relations au patron ont une incidence cruciale. Dans cet article, nous verrons ainsi comment le paternalisme d’une PME de Buenos Aires est à l’origine d’une mobilisation ouvrière inédite.

Sources :

journals.openedition.org/cal/463