Les systèmes de monnaie complémentaire : des pratiques anciennes à une réponse moderne au problème de l’exclusion

Extrait de Jérôme Blanc (dir.), Exclusion et liens financiers : Monnaies sociales, Rapport 2005-2006, Paris : Économica, 547 p.

Stephen DeMeulenaere, 2005

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Compendio :

Par « économie », on entend généralement l’étude de la répartition de ressources limitées. Aborder ce sujet de ce seul point de vue négatif et dans une perspective étroite puis l’appliquer à la réalité aboutit à un certain nombre de conséquences, elles aussi négatives, parmi lesquelles la marginalisation des individus, des collectivités et des régions. Partir de l’idée de ce qui manque plutôt que de ce qui est disponible crée un sentiment de rareté même chez les riches, qui induit un système économique conçu pour transférer la majorité des ressources à un groupe socio-économique relativement restreint, le reste étant ensuite distribué aux autres membres de la société. Quand des économistes soutiennent que cet effet de Pareto se retrouve dans de nombreux aspects de la vie, il devient impossible à quiconque ayant une vision plus large de la question de nier que le système économique dominant a été conçu spécifiquement à cet effet. Afin de le prouver, de nouveaux systèmes économiques ont été élaborés qui démontrent qu’il existe d’autres façons d’assurer une distribution plus équitable des ressources dans le monde. Cependant, il nous faut d’abord changer de perspective et substituer à l’idée de rareté l’idée d’abondance.

Les systèmes de monnaie complémentaire (complementary currency systems, CCS) sont des méthodes permettant d’identifier l’abondance et de mobiliser ces ressources au profit de tous ceux qui contribuent à les générer. Ces méthodologies s’inspirent des modèles économiques les plus anciens du monde, de la Mésopotamie et de l’Égypte ancienne, des Empires chinois et maya et des sociétés agraires et catholiques de l’Europe d’hier. Le problème n’est pas que ces informations soient indisponibles pour l’étude de l’économie, c’est qu’elles s’empoussièrent sur les étagères des bibliothèques d’anthropologie, où il semble que seules les économies anciennes et traditionnelles disparues sont encore étudiées, alors que l’on considère que celles qui sont toujours vivantes n’ont aucun rapport avec l’étude de l’économie moderne

Fonti :

Complementary Currency Resource Center: CC Library www.complementarycurrency.org/materials.php

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