Quelle(s) responsabilité(s) pour les finances solidaires ?

VIIemes Rencontres du Réseau Inter-Universitaire de l’Economie Sociale et Solidaire, Rennes (2007)

Résumé :

Comme le souligne Salmon (2005), l’idée de responsabilité sociale est associée à une notion d’éthique, qui formalise des valeurs, des normes, des repères au travail, liés au développement durable. En d’autres termes, cela signifie que toute organisation économique doit prendre en compte l’impact à la fois économique, social et environnemental de ses activités pour les rendre compatibles avec le développement durable. Il en va de sa responsabilité. Interroger la responsabilité ne semble pas aller de soi ni chez les acteurs, ni chez les théoriciens des finances solidaires, alors qu’elle est dominante dans le champ de l’investissement socialement responsable (ISR), c’est-à-dire des fonds éthiques et de l’activisme actionnarial. En ce qui concerne les ISR de la troisième génération (Loiselet, 2003), les acteurs revendiquent une triple responsabilité : économique, sociale et environnementale (triple bottom line), responsabilité qualifiée parfois de sociétale. Qu’en est-il pour les finances solidaires contemporaines ?

Cette question est importante. En effet, leur responsabilité correspondrait-elle à celle de la finance socialement responsable, en introduisant des critères non financiers de gestion d’actifs (Hénin 2005) ou bien serait-elle « autre » ? Les finances solidaires auraient-elles la responsabilité d’un développement socialement soutenable (Ballet, Dubois, Mahieu 2006) ?

Cet article propose d’interroger les différentes responsabilités non seulement exercées par les acteurs des finances solidaires en analysant les logiques d’action en présence, mais aussi, les responsabilités attendues des formes modernes des finances solidaires.