L’économie solidaire, une institutionnalisation encastrée dans les imaginaires du développement

Coloquio Internacional de Economía social y solidaria en un contexto de multiculturalidad, diversidad y desarrollo territorial, 15, 16 y 17 de abril 2015 –UNCuyo / Université Blaise Pascal – Mendoza

Resumo :

L’économie solidaire a bénéficié ces dernières décennies d’une institutionnalisation progressive et importante. En témoignent, parmi bien d’autres signes, son inscription constitutionnelle ou législative dans différents pays (Coraggio, 2015 ; Lemaitre et al., 2011) ou sa légitimité désormais peu contestée dans le champ universitaire. Ces formes de reconnaissance tendent cependant à masquer les difficultés des organisations de production de l’ES, que ce soit en termes de pérennité économique, d’accès aux commandes ou aux aides publiques ou encore de reconnaissance sociétale. Ces tensions (de légitimité) prennent des formes très diverses selon les pays et notre texte se propose de mettre en lumière les revers ou impensés des formes de reconnaissance institutionnelle

Nous avons choisi pour ce faire de focaliser sur trois pays dans lesquels l’économie solidaire fait aujourd’hui l’objet d’une reconnaissance institutionnelle importante, malgré des caractéristiques locales très différenciées (Brésil, Bolivie, France). Nous souhaitons souligner l’importance des représentations sociales nationales dominantes du développement dans l’espace conféré institutionnellement à l’économie solidaire. L’hypothèse que nous faisons est que ces représentations dominantes sur des modèles de développement basés sur la croissance économique illimitée tendent à délimiter, pour l’économie solidaire (ES, infra), des périmètres restreints mais très différenciés. En effet, la réussite de l’ES nécessite l’articulation organique entre une dimension économique et des dimensions morales et politiques afin que la solidarité puisse constituer le fondement des alliances que les agents sociaux nouent pour légitimer les échanges économiques. Ces alliances, bien entendu, varient avec les contextes nationaux.

Fontes :

Université Blaise Pascal comsol.univ-bpclermont.fr/article196.html